Syndrome de l’imposteur: définition, causes, solutions [test gratuit]

syndrome imposteur dépendance de l'approbation des autres

Le syndrome de l’imposteur, c’est 20% de population. C’est-à-dire qu’à un instant t 20% de la population présenterait ce syndrome.

D’ailleurs, douter de la légitimité de son statut ou de son succès arrive au moins une fois dans la vie à 70% de la population: nouveau poste à responsabilité, nouveau rôle social à jouer, promotion inattendue, examen réussi.

Le syndrome de l’imposteur peut bloquer l’expression du potentiel individuel, crée du stress aigu et même de la détresse psychologique.

Pour en savoir plus, voyons ensemble:

  • Comment et quand le syndrome se manifeste-t-il?
  • Un test de 15 questions
  • Quelles sont les causes?
  • Quelles sont les solutions?

Note: les références sont indiquées dans la revue littéraire citée à la fin de l’article. D’ailleurs, superbe revue, je conseille vivement.

Syndrome de l’imposteur, c’est quoi?

Le syndrome de l’imposteur arrive à quasiment tout le monde. Ce n’est pas une pathologie. Par contre, il peut être très handicapant. Il se définit par des critères précis, un cycle et des mécanismes contradictoires.

Définition

Aucun mérite. Le syndrome de l’imposteur, c’est lorsque l’on pense que l’on n’a pas mérité notre réussite. Même si l’on nous le montre par A + B, on refuse de l’accepter. On a volé la victoire. Les autres découvriront certainement un jour qu’ils se trompent sur notre compte.

Excellence. On se met la barre très haut, au-delà des standards, au-delà du 100%. Et même si l’on y arrive, on pense que ce n’est pas mérité. C’est un cercle vicieux qui se répète sans cesse! Notre réussite n’est jamais due à notre compétence existante comme telle, mais: soit à la chance, soit à un travail intense acharné (et donc non naturel, pas normal).

Sentiment d’inefficacité personnelle. Les personnes avec le syndrome de l’imposteur dénigrent leurs compétences et surestiment celles des autres. Elles comparent alors souvent leurs lacunes avec les forces des autres: autant vous dire que l’on est forcément perdants dans le calcul!

Cycle de l’imposteur

Le syndrome de l’imposteur suit un cycle. Il a été défini par la psychologue Pauline Rose Clance en 1985. Ci-dessous son illustration.

syndrome imposteur cycle

Mécanismes contradictoires

Ce qui est drôle dans tout ça (ou pas), c’est que l’on met en place des stratégies totalement improductives!

Peur de la réussite. Si l’on réussit, on va encore nous complimenter, alors qu’on ne le mérite pas. Solution: procrastiner et faire les choses au dernier moment. Résultat: comme on n’est pas nul en vrai (même si on le pense), on y arrive quand même dans la plupart des cas. Du coup, on se sent encore plus imposteur!

Peur de l’échec. On se sent nul mais personne ne le sait encore. Solution: afin de se couvrir et ne pas être démasqué, on va se déchainer et faire un travail de fou, qui peut d’ailleurs mener au burn-out. Résultat: on réussit une fois de plus, mais au fond on sait que ce n’est que le résultat d’un effort éphémère (rapide et non continu sur la durée), qui n’évalue donc pas nos compétences. Du coup, on se sent encore plus imposteur!

Bref, vous avez compris, dans les deux cas on ne fait que tourner en rond.

Quand le syndrome de l’imposteur se manifeste-t-il?

Le syndrome de l’imposteur n’est pas un mécanisme automatique. Il ne s’enclenche pas toujours dès que l’on réussit quelque chose.

Les situations dans lesquelles le syndrome a plus de chances à se manifester sont liées au contexte social. C’est donc toujours en rapport avec les autres et leur approbation de notre succès.

  • Je ne mérite pas cette promotion. Mon salaire sera plus élevé que ceux de mes anciens collègues, alors que j’ai juste bien bossé à fond sur ce dernier projet.
  • Je ne mérite pas ce nouveau job. Pour mon âge, en plus, c’est trop!
  • Je ne mérite pas cette note. Mon père, prof de maths, m’a aidé avec les révisions, alors que les autres n’ont pas eu cette chance.
  • Je ne mérite pas ce résultat au marathon. Mes copains se sont entrainés plus régulièrement que moi.

Syndrome de l’imposteur: test en 15 questions

Vous vous êtes reconnus dans les descriptions? Afin de vous situer rapidement, vous pouvez utiliser ce test en 15 questions.

Il s’agit de la liste des critères descriptifs et d’observation du syndrome de l’imposteur définis par Holmes. Si le stress aigu perdure et le syndrome ne passe pas, adressez-vous à un psychologue.

Causes, facteurs favorables

Je vais citer ici quelques exemples de facteurs qui pourraient expliquer en partie le syndrome de l’imposteur, ou du moins favoriser son apparition.

Maison/école. Un écart trop important entre ce que nous disent nos proches et ce que l’on nous dit à l’école. Par exemple: mes notes sont pourries, les profs disent que je suis un bon à rien, alors que mes parents disent que je suis intelligent et je vais réussir.

Famille. Si l’on a des compétences inhabituelles ou atypiques, mais notre famille ne sait pas les valoriser. On peut alors avoir plus de difficultés à estimer nos compétences.

Statut social. S’il y a un décalage fort de statuts sociaux. Par exemple, entre le milieu de notre famille et celui dans lequel on a grandi, et le milieu que nous avons intégré plus tard.

Autres facteurs: par exemple, l’acquisition de nouveaux rôles sociaux, l’environnement de forte concurrence, un succès jugé prématuré… Ce sont tous des facteurs du contexte social qui influencent forcément l’image de nous-mêmes vis-à-vis de la réussite que nous vivons.

Solutions

Tout le monde passe par là, au moins une fois ou de temps à autre. On peut donc s’en sortir seul. Voici quelques exemples de solutions.

Qu’est-ce qui a attribué à mon succès? Prendre conscience de ses ressources en parcourant ses réussites et en listant les facteurs qui y ont contribué et leur pourcentage.

Sensibilité au contexte social. Le syndrome de l’imposteur souligne notre dépense vis-à-vis des autres. Prendre du recul par rapport à l’approbation des autres aide à sortir du cycle de l’imposteur.

Image plus positive de soi. Travail sur l’acceptation de soi et quelque part sur la confiance en soi.

Mon astuce pour un nouveau poste! Si vous étiez pris, c’est que vous êtes la bonne personne. Sinon, vous prenez votre futur manger et les RHs pour des nuls qui ne savent pas évaluer si la personne match bien avec le poste ou pas. Ils prennent des gens comme ça pour se marrer et perdre du temps, c’est leur kiffe. Bref, faites confiance un peu à vos futurs collègues!

Par contre, il arrive que la situation devienne vraiment sans issue. Il est alors possible de faire appel à un psychologue, selon le degré de la situation. Le travail avec le psychologue permet de trouver les causes du syndrome et mettre alors en place des outils adaptés.

Mes expériences du syndrome de l’imposteur

J’ai eu le syndrome de l’imposteur au moins deux fois.

Nouveau job avec reconversion pro

La dernière fois c’était pour un nouveau job. Il allait confirmer ma reconversion professionnelle: passer de la supply chain aux ressources humaines. Un rêve se réalisait!

Cependant, juste après avoir reçu la réponse positive, j’étais partagée entre la satisfaction et l’anxiété. Je me sentais illégitime: un poste à responsabilité pour une reconversion à 29 ans. La peur de l’échec m’amenait à perfectionner les choses qui n’en valaient pas toujours la peine.

Concours aux écoles de commerce

Je me suis aussi souvenue d’un autre moment stress: durant et après les concours aux écoles de commerce. Je ne sentais pas légitime d’avoir pu intégrer une bonne école.

Avant les concours, on m’avait dit que, même si je réussissais les concours, je ne mériterais pas ces résultats. Pourquoi? J’allais avoir d’excellentes notes en LV1, car c’était ma langue maternelle. La note de LV1 allait donc gonfler ma moyenne générale. Et c’était vrai.

Arrivée en France à 13 ans, j’ai appris le français sur place. Lors de mon inscription au collège, il ne restait des places qu’avec ma langue maternelle en LV1 (j’ai encore envie de m’expliquer, c’est dingue!). Et je l’ai gardé en LV1 toute ma scolarité. Je ne trichais pas aux concours. J’étais évaluée comme tout le monde avec toutes les autres matières en français (alors je ne le parlais pas il y a 10 ans de ça). Mais après cette réflexion, je ne me sentais pas du tout à l’aise, j’avais du mal à m’en débarrasser.

En résumé

Pas de panique si vous avez le syndrome de l’imposteur! Ça arrive. Par contre, procrastiner ou perfectionner tout à fond ne vous servira à rien. Sachez que vous méritez votre place! Savourez votre réussite, profitez de ce moment.

Sources

Pour aller plus loin, découvrez ma chaine Youtube où je publie des vidéos sur les thématiques liées à la vie professionnelle, mais aussi aux types de personnalité, à la psychologie et à la sociologie.

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